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Sujet: Bastogne 1944 Jeu 12 Déc 2019 - 9:43
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Cliquez dans l'image pour accéder au site officiel du 75ème anniversaire.
Avant propos.
A la veille du 75ème anniversaire du début de l'offensive allemande, souvent erronément dénommée "Offensive Von Rundsted"(*) en Belgique ou "Battle of the Bulges" en américain mais qui officiellement portait le nom de "Wacht am Rhein"('Garde au Rhin'), nom qui fut rapidement modifié en "Herbstnebel"(Brouillard d'Automne)(**), je vais tenter de la résumer le plus simplement possible. Ca ne va pas être facile, d'autres l'ont tenté avant moi et se sont perdus dans des explications confuses et finalement incompréhensibles. Autant que possible, j'essayerai d'éviter de trop écrire pour privilégier l'image, mais il va de soi qu'un minimum de texte s'impose.
Ceci est une des plaques routières originales qui était en place à Bastogne à l'époque. Elle a été ramenée aux USA par le Captaine Bernard Jacobson puis plus tard, en 1976, rendue à la Belgique où elle trône dans le musée de la bataille.
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Introduction.
Pour bien comprendre cette bataille, il est indispensable de porter un regard sur la situation du front tel qu'il était avant le début de l'offensive allemande. Et la chose la plus essentielle est de savoir que le 16 septembre 1944, les américains s'étaient engagés dans une offensive dans la région de la forêt de Hürtgen avec pour objectif d'arrêter les forces allemandes dans la région pour les empêcher de renforcer les lignes de front plus au nord lors de la bataille d'Aix-la-Chapelle. Hürtgen est une forêt très dense de 140 km² et située à 5 km de la frontière belgo-allemande, dans une sorte de triangle formé par Aix-La-Chapelle au NO, Düren au NE et Monjoie au SSO.
Cette bataille fut sans doute la plus meurtrière et la plus sauvage de l'Histoire de la guerre à l'Ouest, faisant 33 000 tués(55 000 hors de combat...) dans les rangs américains pour 16 000(28 000) chez les allemands. Cette bataille fut considérée comme une défaite majeure des américains et mise au crédit du Generalfeldmarschall Walther Model qui défendit la région avec acharnement bien qu'elle ne présentait aucun intérêt stratégique majeur. La raison de cette défense acharnée était ailleurs: les allemands ont farouchement défendu la région parce qu'elle servait de zone de rassemblement pour Wacht am Rhein qui était déjà en préparation !
Avec un tel bilan, le moral des américains était touché. Jamais ils n'avaient connu pareille défaite et les troupes fatiguées et éreintées avaient grand besoin de repos. La zone des Ardennes belges était alors un secteur très calme et semblait idéal pour y cantonner les divisions fatiguées par Hürtgen...
*: Le plan de l'Offensive des Ardennes a été conçu par Hitler et par Hitler seul, même si Jodl et Keitel l'ont assisté. Le Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt, qui portait le titre purement nominal de "Oberbefehlshaber West"(Commandant en chef l'ouest), n'a eu aucune part dans l' élaboration de ce plan qu'il désapprouvait et dont il a tenté à plusieurs reprises de modifier, puis d'en interrompre le déroulement. Il est donc totalement faux de parler d'une "Offensive von Rundstedt".
**: Hitler avait intitulé son projet "Wacht am Rhein" afin de faire croire aux alliés que les déplacements d'unités en vue de l'attaque n'avaient d'autre but que d'organiser une position défensive sur le fleuve. Walther Model, qui était un des rares à pouvoir parfois s'opposer au Führer, obtiendra pour son groupe d'armées que le nom code de l'opération devienne "Herbstnebel"(brouillard d'automne).
A suivre, demain.
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Sujet: Re: Bastogne 1944 Ven 13 Déc 2019 - 9:56
Le front avant l'attaque et les forces en présence.
Pour faire très simple, à la veille de l'offensive allemande, le front Ouest se présentait à peu près comme ceci:
A gauche, des armées fatiguées et au repos, en proie aussi à quelques problèmes de logistique(ravitaillement, carburant, etc) et dont les hommes de la troupe pensaient vraiment qu'ils allaient bientôt rentrer chez eux. A droite, des armées reconstituées, extrêmement bien équipées et avec un moral nettement supérieur à ce que pensaient les alliés qui estimaient que leur foudroyante progression depuis la Normandie avait anéanti chez l'adversaire toute volonté de se battre.
Détail des forces en présence.
Selon le wiki que l'on consulte, français, américain ou allemand, les données varient très fortement. Sur le site français, Wiki annonce 300 000 soldats, 2900 chars et 1900 pièces d'artillerie pour les allemands opposés à 83 000 soldats, 424 chars et 394 pièces d'artillerie pour les américains; sur le site allemand, Wiki parle de 200 000 soldats, 600 chars et 1900 pièces d'artillerie chez les allemands contre 83 000 soldats, 400 chars et 400 pièce d'artillerie américains; pour les anglo-saxon, les chiffres du Wiki anglais sont beaucoup plus détaillés(ils donnent les chiffres au 16 décembre, 24 décembre, 2 janvier et 16 janvier)et parlent pour le 16 décembre(jour du début de l'offensive) de 406 342 soldats, 557 chars, 667 véhicules, anti-chars, 4 224 pièces d'artillerie anti-chars allemands contre 228 741 soldats, 483 chars, 499 'tank-destroyers', 1921 véhicules blindés et 971 pièces d'artillerie anti-chars pour les américains. Allez donc savoir ce qu'il en était vraiment... Vu que le plus précis est le wiki américain, je vais donc ici me réfèrer prioritairement à lui.
Mode simple.
Forces alliées.
-6 divisions d'infanterie -2 divisions blindées
soit:
-228 781 hommes -2 903 blindés(chars, anti-char[Tank Destroyer] et canons d'assaut) -971 canons anti-char
Sherman M4-A3 à Wibrin(10 km plein Nord de Bastogne).
Forces allemandes.
-13 divisions d'infanterie -7 divisions blindées, dont deux Panzer SS, la 1ère Panzer SS 'Leibstandarte Adolf Hitler', la 12ème Panzer SS 'Hitlerjüngend', deux unités d'élite de la Waffen SS. -1 brigade(Bataillon Skorzeny, parachuté derrière les lignes américaines).
soit:
-406 342 hommes -2 485 blindés -4 224 canons anti-char et autres pièces d'artillerie
Char Panther de la Das Reich à Grandmenil.
Mode détaillé.
Détail des forces américaines.
Au Nord, la 9ème armée du lieutenant-général Simpson et la 1ère armée du lieutenant-général Hodge. Les troupes ont pris Jülich et sont proches de Düren.
Au Sud, la 3ème armée du général Patton se trouve face à la Sarre et finalise une frappe massive programmée pour le 19 décembre.
Entre le Nord et le Sud s'étend le front des Ardennes sur 140 à 150 kilomètres sous le contrôle du général-major Troy Middleton avec quatre divisions:
-à Honsfeld, le 14ème groupe de cavalerie motorisée(vétérans) -à Saint-Vith, la 106ème division d'infanterie(recrues) -au Nord du Grand-Duché de Luxembourg la 28ème division d'infanterie(vétérans) -au Sud du Grand-Duché la 9ème division blindée(recrues) -à Echternach, la 4ème division d'infanterie.
Le détail des forces allemandes.
La 15ème armée d'infanterie du général Von Zangen(Wehrmacht) qui est destinée à couvrir l'offensive au Nord mais sans y participer directement. Elle dispose de onze divisions.
La 7ème armée d'artillerie du général Brandenberger(Wehrmacht) est destinée à gérer l'offensive au Sud en ayant un petit rôle actif. Elle comprend deux corps de deux divisions : le 95ème commandé par Kreiss et le 80ème avec Beyer à sa tête.
La 6ème armée de Sepp Dietrich(Waffen SS), est la plus importante et le cœur de l'offensive. Elle se compose de trois corps structurés et bien entraînés. Il s'agit du 1er corps blindé SS de Priess qui est constitué de deux divisions blindées d'élite(la 1ère division SS Leibstandarte Adolf Hitler et la 12ème division SS HitlerJugend) et de deux divisions d'infanterie(la 12ème Volksgrenadiere et la 3ème parachutiste). S'y ajoute le commando spécial d'Otto Skorzeny mais qui conserve une autonomie d'action. À cet ensemble est joint le 2ème corps de Bittrich qui dispose de la 2ème division blindée SS Das Reich et de la 9ème division blindée SS Hohenstaufen ainsi que le 67ème corps comprenant les 277ème et 326ème divisions d'infanterie de la Wehrmacht.
La 5ème armée blindée du général Hasso Von Manteuffel(Wehrmacht), qui comprend trois corps: le 58ème de Kruger comportant le 116ème Panzer et les 26ème et 560ème divisions d'infanterie, le 47ème corps Panzer de Von Luttwitz avec les 2ème et 130ème Panzer et la 352ème d'infanterie et le 66ème corps d'infanterie de Lucht avec les 18ème et 62ème Volkgrenadiere.
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Les blindés américains.
Le char le plus répandu chez les américains était le Sherman M4. Un char moyen, fort peu blindé et dont le moteur avait une fâcheuse tendance à prendre feu très facilement. Par contre le Sherman était plus rapide et très maniable. Les américains disposaient aussi du chasseur de char M10 "Wolverine".
Sherman M4.
Un sherman M4 roulant vers Vire en Normandie le 2 août 1944.
Armement: canon de 75 mm, 2 mitrailleuses de 7,62 mm et une de 12,7 sur la tourelle(quand elle est ouverte). Blindage: 50 mm coque avant, 38 mm le reste. 75 mm tourelle avant, 50 mm le reste. Equipage: 5 hommes(chef de char, pilote, copilote/mitrailleur, tireur(canon), chargeur). Poids: 30 tonnes. Moteur: plusieurs types ont été utilisés, le plus étonnant est le Chrysler A57 à 30 cylindres(!) et 20 000 cm³ de cylindrée(source Wiki Fr). Vitesse maximum sur route: 48 km/h. Autonomie: 160 km.
M10 Wolverine
Armement: Canon M7 de 76,2 mm(54 obus embarqués). Equipage: 5 hommes. Poids: 30 tonnes. Moteur: General Motors V-12 à refroidissement liquide de 375 cv. Vitesse maximum sur route: 51 km/h Autonomie: 320 km.
Les blindés allemands.
"Deutsche qualität" pourrait parfaitement résumer l'équipement blindé allemand, comme on va le voir dans les descriptions. Le plus puissant char était le "PKW VI Königtiger II" communément appelé "Tigre 2". Mais la majorité des chars allemands étaient des PKW VI Tigre I. Ils utilisaient aussi des Jagdpanther, variante du Panther V, redoutables chasseurs de chars.
Tigre II
Armement: canon de 88mm(86 obus embarqués). Equipage: 5 hommes(pilote, radio-mitrailleur, opérateur tourelle, chargeur et chef de char). Poids: 70 tonnes. Blindage: entre 80 mm et 180 mm(!). La partie avant de la coque(le "glacis") était en outre inclinée à 50° ce qui facilitait le ricochet des obus. Moteur: V-12 Maybach de 700cv. Vitesse: 42 km/h sur route, 20 km/h tout-terrain. Autonomie: 170 km sur route, 120 km en tout-terrain.
Note.
La portée effective du canon de 88mm du Tigre II était de dix kilomètres. Il pouvait percer le blindage frontal d'un Sherman M4 à 3 500m, c'est à dire en dehors de la portée de tir d'un Sherman ! L'optique de visée du canon était elle aussi à la hauteur de ces extraordinaires caractéristiques balistiques. A titre indicatif, le canon du Königstiger perforait entre 132mm et 153mm d'un blindage incliné de 30° à 2 000 mètres de distance. Le Tigre II n'ayant été construit qu'à 492 exemplaires, il ne pouvait donc pas être majoritaire sur le champ de bataille.
Comparatif Tigre II vs Sherman M4
Un petit tour dans un Tigre II ? Ne serait-ce que pour le son du moteur, ça vaut le voyage ç
Tigre I
L'as des chars Michael Witmann et son Tigre I en route vers son destin.
Deux Tigres I dos à dos, photographiés le 1er juin 1944.
Armement: canon de 88mm(emport de 92 obus). Equipage: 5 hommes. Poids: 58 tonnes. Blindage: entre 80mm et 102mm. Le point le moins blindé était le dessus de la tourelle, 40 mm. Moteur: Maybach 700cv(idem que Tigre II). Vitesse: 38 km/h sur route(11km/h mache arrière) et 17 km/h en tout-terrain. Autonomie: 170 km sur route, 120 km en tout-terrain.
Jagdpanther
Deux Jagdpanther dos à dos en Normandie, Juin 1944
Armement: canon de 88mm(60 obus), mitrailleuse MG34 de 7,62 mm(3000 cartouches), mortier de toit de 90mm(16 obus) Equipage: 5 hommes. Poids: 45 tonnes. Blindage: caisse, 60mm et tourelle 100mm. Moteur: Maybach 700cv(idem que les 'Tigres') Vitesse: 40 km/h - 20km/h Autonomie: 210 km sur route, 140 km en tout-terrain.
A suivre demain.
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Dernière édition par Dee Michael le Sam 21 Déc 2019 - 15:12, édité 5 fois (Raison : Ajout de complément d'informations détaillées sur les forces en présence.)
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Sujet: Re: Bastogne 1944 Dim 15 Déc 2019 - 13:14
Objectifs allemands et plan de l'offensive.
Restons simples comme convenu et disons que l'idée était de séparer les alliés en perçant le front en son milieu, laissant ainsi les américains au Sud et les anglais au Nord, ce qui était supposé les désunir voire même semer entre eux un brin de zizanie. Ensuite, traverser La Meuse du côté de Huy et de Namur puis de remonter vers Anvers afin de prendre le port, devenu un lieu hautement stratégique puisqu'il était alors le seul port en eaux profondes accessibles aux forces alliées.
Sur le papier, le plan prévoyait que la 6ème armée blindée SS effectuerait la percée au centre du front, dans le secteur de Losheim, puis foncerait en direction de Huy puis remonterait vers Anvers. Juste à sa gauche, la 5ème armée blindée devait couvrir le flanc Sud de l'opération et s'emparer de Bastogne et de Dinant avant de remonter elle aussi vers Bruxelles puis Anvers, toujours en protection du flanc gauche de la 6ème armée blindée SS. Au Nord, la 15ème armée couvrirait la percée en empêchant les alliés d'attaquer le flanc droit de la 6ème Pzr SS. Au Sud, la 7ème armée protégerait le flanc gauche en attaquant du côté d'Arlon afin de bloquer la 3ème armée US du général Patton.
Situation le 15 décembre 1944.
(Signalons au passage que ce 15 décembre 1944 disparaissait le génial compositeur Glen Miller).
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Dernière édition par Dee Michael le Lun 16 Déc 2019 - 11:13, édité 1 fois
Dee Michael Dan the MAN
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Sujet: Re: Bastogne 1944 Lun 16 Déc 2019 - 10:44
Samedi 16 décembre 1944.
A 5h30, l'offensive commence par un puissant tir d'artillerie sur toute la ligne de front. L’ordre d’attaque, intitulé "A travers la Meuse vers Anvers", porte la note suivante(tiré du journal de Gerd von Rundstedt:) "Pour maintenir l’effet de surprise, le feu de l’artillerie ne durera que dix minutes et dépendra de la distance respective des lignes américaines. Toutes les pièces de l’artillerie, les lance-fusées, l’artillerie antiaérienne ainsi que les canons d’infanterie disponibles, participeront à l’ouverture du feu sur les points de rupture. Il en résultera un ouragan.".
Témoignage d'un soldat allemand nommé Ehrhardt, membre de la 1re SS Panzer "Leibstandarte".
Nous sommes prêts à l’assaut avec nos chars dans la forêt de Schmidtheim. Nous avons effacé toute les traces et nous avons camouflé nos chars contre les avions. Nous avons établi notre camp pour la nuit, camouflés par des branchages. Il fait très froid et nous échangeons des idées sur l’attaque prévue. On ne sait rien. Le secret absolu a été gardé. Le 16 décembre, vers 5h15, le commandant de compagnie s‘approche. Les chefs de section sont rassemblés et Klingelhöfer leur communique l’ordre n°10697/44 signé par le commandant en chef, le Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt.
On communique ce message à toutes les sections. L’attaque doit débuter à 5h30. L’ordre est le suivant: "Soldats du Front de l’Ouest, votre grande heure à sonné. Des armées offensives sont confrontées aujourd’hui aux Anglo-Américains. C’est tout ce que j’ai à vous dire. Vous le savez tous. Nous risquons le tout pour le tout. Portez en vous l’engagement sain de tout donner et de vous surpasser pour notre patrie et pour le Fürher ".
Peu après, Klingelhöfer et moi, nous faisons les cents pas à l’orée de la forêt. Je sens un certain optimisme que je ne connaissais pas chez lui. Nous consultons notre montre et nous attendons le début du barrage d’artillerie. Avec quelques minutes de retard, un seul canon tire quelques obus à une distance d’un kilomètre. Je fais une remarque stupide car les informations de Kilgelhöfer nous préparaient à autre chose. Il est lui même perplexe. Nous apprendrons plus tard que l’appui de l’artillerie a été considérable en d’autres secteurs du front.
À 08h00, la véritable offensive allemande commence. Au nord, l'avance de la 15ème armée est rapidement bloquée, grâce, principalement, à l'action de la 2e division d'infanterie américaine et à la réaction rapide de son artillerie. Tout au sud, la 7e armée(Von Manteuffel) pénètre dans Echternach mais ne réalise qu'une percée de 5 km car la 4e division d'infanterie américaine, solidement appuyée par l'artillerie, parvient à se maintenir sur ses lignes.
Devant la 5e Pz Armee qui attaque au centre du front, donc à la gauche de la 6ème Armée blindée SS, n'a devant elle que quatre malheureuses divisions du VIIIe Corps américains dirigé par le général Troy Middleton. Elles sont déployées sur un front de 120 km et résistent comme elles peuvent mais elles sont attaquées par des forces largement supérieures en nombre et en matériel.
Au sud, la progression de l'infanterie("Spitze", nom des unités qui ouvraient la route) est freinée par l'ouverture des champs de mines et la résistance des points d'appui américains. Les blindés sont ralentis voire même stoppés dans leur progression, surtout la 1re Panzer SS qui dispose de 164 chars dont 45 Tigre 2 et 38 Panther(Jagdpanther). Sa colonne principale(Couramment nommée "Kampfgruppen Peiper",, 4800 hommes et 600 véhicules) est commandée par le jeune lieutenant-colonel SS Jochen Peiper(29 ans). En fin d'après-midi, fatigué par l'attente, Peiper traversera volontairement un champ de mines en perdant quelques blindés, et continuera sa progression de nuit.
Dans l'après-midi, Eisenhower et Bradley, qui sont en réunion à Versailles, sont informés de l'attaque. Ils n'en mesurent pas encore l'ampleur car le mauvais temps empêche les reconnaissances aériennes. Néanmoins, Bradley donne des ordres à la 9e et à la 3e armée pour envoyer respectivement les 7e et 10e divisions blindées américaines vers la 1re armée. Ces unités commenceront leur mouvement dans la nuit.
Par hasard comme bien souvent, je suis tombé sur une véritable mine d'or. Un site non-officiel(mais sérieux quand même) reprenant des tas de témoignages venant des membres allemands ayant survécu à cette offensive ardennaise. Et le plus beau, c'est qu'ils sont traduits en français ! On ne va donc pas s'en priver d'autant que certains témoignages sont pour le moins cocasses, voire même ahurissants et qu'ils permettront de se faire une meilleure idée de ce que fut cette attaque vue du côté allemand. Je n'ai bien sûr rien changé au fond des récits mais j'ai corrigé certaines phrases qui n'étaient pas vraiment en bon français.
Karl Wortmann de la compagnie de DCA du 1°SS Panzerregiment raconte:
Il est encore tôt et l’obscurité règne encore ce 16 décembre lorsque nous recevons l’ordre de lancer nos moteurs. Soudain, le feu concentré de notre artillerie nous surprend. Les obus passent en sifflant vers les lignes américaines et nous savons que l’attaque a commencé. Mais aucun de nous ne sait encore que ce sera la dernière grande bataille de la Seconde guerre mondiale. Au même moment, l’escadron du 18ème US Cavalry Regiment du colonel Mark Devine, est confronté à des difficultés, à proximité de Losheimergraben. Des petites unités occupent les villages de Roth, Krewinkel, Merlscheid et Lanzerath. Le secteur est l’un des premiers buts de Peiper. Depuis octobre, ce secteur a été occupé par le 14 th Cavalry Group qui dépend de la 2nd US Infantry Division. Dans la deuxième semaine de décembre, cette division a été relevée par la 106ème US du général Alan Jones et cette même division sera complètement anéantie par la 18° Volksgrenadier-division du général Hoffmann-Schönborn.
Pendant ce temps, Peiper se trouve à son poste de commandement. Il attend avec impatience la percée de la 12° Volksgrenadierdivision pour faire avancer ses chars au moment propice. Mais Peiper est déçu. Les grenadiers n’avancent pas(NDLR: à cause des champs de mines). Peiper quitte Engel vers 14 heures. Le groupement tactique du 1° régiment a quitté Blankenheim et les localités des alentours, mais il est bloqué par des véhicules de la 1° SS Panzerdivision, de la 12° Volksgrenadierdivision, et de la 3° Fallschirmjäger-division, dans la région de Scheid. pour l’instant, il n’y a pas de réelle percée.
Willi Harrdieck, qui commande alors le Kampfgruppe X d’Otto Skorzeny, donne l’ordre à ses soldats, en uniforme américain, de dépasser très tôt les chars de Peiper, de perturber les troupes américaines et de prendre intact le pont sur la Meuse près d’Ombret-Rawsa. Peiper se soucie du fait que les hommes de Harieck puissent être pris à partie par ses propres hommes et il insiste sur une procédure rigoureuse afin d’éviter de tels incidents.
Le 16 décembre la route entre Scheid et Losheim est un énorme chaos. Quelques mois auparavant, pendant la retraite, nos troupes ont fait sauter le pont de chemin de fer à l’est de Losheimergraben. Quand Peiper survient vers 14h15, c’est pour voir nos troupes faisant la queue devant le passage à niveau. Il est tellement mécontent qu’il ordonne à ses blindés de dégager tous les obstacles et de continuer leur chemin. Peu de temps après, la colonne de Peiper atteint le pont de chemin de fer détruit, il tourne à droite, descend le talus, traverse les voies et remonte de l’autre côté afin d’atteindre la route principale ! A 21h30, Losheim est en vue. A 22 h, les Tiger du 501ème Bataillon atteignent la localité.
Le 16 décembre vers 18h00, les chars de la "Panzerspitze"(des Panzer IV, plus rapides que les Tigres II)) reçoivent l’ordre d’être prêts pour l’attaque entre Losheim et la frontière. Entre Losheim et Lanzerrath, la " Spitze " se trouve à la tête du Kampfgruppe Peiper. La Spitze a pour mission de percer jusqu’au pont sur l’Amblève à Ligneuville et de s’y arrêter. Après avoir perdu 3 chars, la Spitze atteint la lisière de la forêt au nord de Lanzerath. Les hommes doivent attendre là puisque les paras ne sont pas prêt à risquer d’autres attaques pendant la nuit...
La Panzerspitze ne possède plus que deux Panzer IV et deux engins blindés de la 9° compagnie du Génie. Les hommes des Panzer doivent suivre l’AUTRAGSTAKTIK. Cela signifie que le chef de char et sea hommes doivent atteindre, leur objectif à n’importe quel prix. Ils sont libres dans leurs décisions et ne se fient qu’à leur propre jugement sur la situation. A partir de Bülligen, l’unité ne choisit pas la route principale, mais prend à travers champs, progressant vers Waim pour atteindre le village d’Ondenval.
Des soldats de la PanzerSpitze, des panzergrenadiers Waffen SS(reconnaissables à leur tenue "feldgrau") progressent au travers du matériel américain abandonné.
Le 16 décembre, de fort mauvaise humeur, Peiper entre dans le café à Lanzerath et rencontre le commandant G. von Hoffmann, qui commande le 9° régiment de paras. A la fin de la discussion, von Hoffmann accepte de céder l’un de ses bataillons au Kampfgruppe Peiper, ses paras serviront d’infanterie à son groupement blindé. L’avant–garde du régiment quitte Lanzerath dans la nuit du 16 et 17 décembre vers 0h45 en raison du danger des mines, la progression est lente. L’usage des cartes routières étant impossible, les chefs de chars communiquent par radio. Les premiers véhicules n’atteignent Buchholz, un petit hameau envahi par les paras, que vers quatre heures du matin. Non loin de l’avant-garde, quatre engins blindés de la batterie de Flak (DCA) suivent. Ils sont sous les ordres de l’Obersturmführer Vögler. L’un des chefs de cette unité racontera plus tard: "Nous voyons les traces des chars de tête dans la neige sur le chemin qui conduit de Lanzerath à la gare de Bochholz. Le gros de la colonne nous suit à quelques minutes. Nous sommes pris à partie par une mitrailleuse mais quelques tirs de nos "Vierlinge"(tube quadruple de 20 mm) mettent les Américains en fuite. Les tirs de canons antichars situés près de la gare de Buccholz seront moins confortables, leurs obus tombent à côté de nous mais là encore, nos "Verlinge" font du bon travail".
La principale colonne de Peiper atteint Honsfeld vers 5h40, une heure après que la " Spitze " ait traversé le village endormi. Entretemps, des unités de la 99 th US Infantry Division et du 14 th Cavalry Group se sont réveillés. Complètement surpris, ces Américains essayent de résister.
Cette carte sera sans doute un peu compliquée à comprendre, mais elle est précise et vaut bien des mots.
A suivre demain !
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Sujet: Re: Bastogne 1944 Mar 17 Déc 2019 - 12:24
Dimanche 17 décembre 1944.
Nouvelles du front.
-Dans la nuit, vers 03h00, les allemands lancent Opération Stösser. Il s'agit du parachutage derrière les lignes américaines, du côté de Malmédy, sur le plateau des Hautes Fagnes, d'un commando parachutiste allemand de la Brigade Skorzeny. Ces hommes sont en uniformes américain et équipés(pas tous) de matériel américain. Ils sont dirigés par le Colonel Von der Heydte(Luftwaffe) qui avait pour objectif de prendre le carrefour de la Barraque Michel et de le tenir environ vingt-quatre heures avant d'être relevé par la 12ème Panzerdivision SS Hitlerjugend, dans le but évident de perturber la circulation des renforts des Alliés et des fournitures de matériels dans la région.
-Au nord de l'offensive, le kampfgruppe Peiper s'empare vers 7 h d'un dépôt américain à Bullange et peut faire le plein de carburant. Il reprend ensuite sa progression vers l'ouest. La 7e division blindée américaine, qui descend vers Saint-Vith, passe quelques kilomètres devant la tête de la colonne allemande. Le soir, la 1re SS Panzer Division rejette vers le nord la jeune 99e division d'infanterie américaine et la colonne Peiper arrive devant Stavelot.
-Au centre, à Saint-Vith, la 106e division d'infanterie américaine composée de jeunes recrues résiste comme elle peut. Presque encerclée, elle attend avec impatience le renfort de la 7e division blindée américaine dont les premiers éléments arrivent vers 16 h.
-Devant Clervaux, la 28e division d'infanterie américaine, commandée par le major général Norman Cota (celui qui a sorti ses hommes du bourbier sanglant d'Omaha Beach) est déployée sur un large front. Ce sont des vétérans mais ils sont attaqués par des forces cinq fois supérieures. Les points d'appui sont encerclés mais ils résistent et freinent ainsi la progression allemande.
-Tout au Sud, le flanc de la pénétration allemande est contenu sur la ligne Echternach-Diekirch.(Source Wiki FR).
A propos de l'opération Stösser.
Le 17 décembre 1944, à 5h du matin, ils sont 25 hommes au lieu de rendez-vous et à 8h00 ils sont 150. Dans la soirée, un groupe important rejoint le groupe von der Heydte. Ils sont maintenant 300, mais le plus gros souci du kampfgruppe est la perte de tous les postes de radio-émetteurs. Le 19 décembre 1944, deux parachutistes réussiront à rejoindre les lignes allemandes et donnent ainsi des nouvelles du Kampfgruppe. Ce même jour, quelques accrochages ont lieu avec les GIs et von der Heydte décide de s'éloigner de son objectif initial. Comme chaque parachutiste ne dispose que d'une maigre ration de survie de vingt-quatre heures, il décide d'abandonner le projet et tente de rejoindre ses lignes.
Le 20 décembre 1944, il disperse le groupe en petites unités chargées de rejoindre les arrières. Le 21 décembre 1944 au matin, le colonel von der Heydte arrive dans la région de Monschau (Montjoie), où il se cache. Le 22 décembre 1944, ayant sauté avec un bras cassé et les pieds gelés, après s'être réfugié dans une maison, il est fait prisonnier par les Américains.
Texte complet pour le cas où le site d'origine fermerait:
Opération "Stösser".
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A propos de l'opération Griffon(Greif).
Second volet de la mission du bataillon d'Otto Skorzeny. Le but de l'opération était de capturer intacts des ponts sur la Meuse pour ensuite permettre le passage des troupes allemandes. La méthode était la même que pour Stösser, déguisés en soldats américains et s'infiltrer.
Soldat de l'opération Griffon tué devant la jeep américaine qu'il conduisait.
Quelques extraits au cas où le site se fermerait inopinément.
A suivre.
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Dernière édition par Dee Michael le Mer 18 Déc 2019 - 10:45, édité 1 fois
Dee Michael Dan the MAN
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Sujet: Re: Bastogne 1944 Mer 18 Déc 2019 - 10:29
Le message du Ven 13 Déc 2019 - 9:56 a été remanié pour ajouter les détails des forces en présence et les noms des commandants.
NOTE.
Plus on avance dans la bataille et plus il est difficile de trouver des informations claires, nettes et précises. Différentes sources fiables se contredisent, d'autres sources non-officielles sont plus précises mais moins fiables. Même les Wiki déconnent en affirmant des choses sans les confirmer(ou en se référant à des forums de pseudo "spécialistes" en herbe), tant et si bien qu'il est difficile de s'y retrouver. Un seul exemple, le dépôt de carburant de Stavelot. Dans le film(très holywoodien) "La bataille des Ardennes", on voit les allemands tenter de s'emparer d'un énorme dépôt de carburant au sommet d'une colline. Eh bien je me souviens très nettement avoir suivi un reportage télé dans lequel un "expert" confirmé(Major Engels je crois) affirmait qu'il n'y avait jamais eu de dépôt à cet endroit. Par contre Wiki fr affirme que "Peiper ne peut prendre le dépôt car il est en flamme" et ailleurs encore, on affirme que Peiper n'était pas au courant de la présence de ce dépôt...Un chat n'y retrouverait pas ses jeunes.
Dans ces conditions, mon objectif de "faire simple" est quasiment impossible à atteindre et finalement, les cartes et les témoignages seront sans doute bien plus clairs que des résumés d'origine douteuse. Cependant, je continue de rechercher des bribes d'infos qui pourraient me permettre d'avancer un peu, mais je vous jure que c'est un travail de fous...
Stay tuned.
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Dee Michael Dan the MAN
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Sujet: Re: Bastogne 1944 Mer 18 Déc 2019 - 13:10
Lundi 18 décembre 1944.
Source wiki:
-Avec les renforts qui arrivent, le commandant de la 1re armée américaine organise sa ligne de défense de la région d'Elsenborn vers le sud-ouest.
-Le Kampfgruppe Peiper est à Stavelot. Il manque de carburant ce qui va ralentir les mouvements de la colonne lorsque celle-ci s'engage dans la vallée encaissée de l'Amblève. Peiper prend La Gleize et s'avance vers Stoumont. Sa formation est alors immobilisée par une attaque aérienne, ce qui permet au génie américain de faire sauter un pont devant les premiers chars, les obligeant à faire demi-tour.
-Au centre.
Dans la région de Saint-Vith, deux des trois régiments de la 106e division d'infanterie ont été faits prisonniers. Mais la 7e division blindée tient fermement une position en forme de fer à cheval. Elle oblige les Allemands à adapter leurs plans et à engager prématurément des renforts, alors qu'ils affrontent de constants problèmes de ravitaillement en carburant.
Du Nord de Clervaux à Diekirch, les points d'appui de la 28e division américaine luttent jusqu'à l'extrême. Les rescapés des deux régiments Nord s'exfiltreront vers Saint-Vith et Bastogne où ils continueront le combat.
À Bastogne, le 18 à 16h00, le groupement blindé B de la 10e division blindée américaine et un bataillon antichar se sont déployés. À partir de 22h30, venant de Reims, la 101e division aéroportée les rejoint.
-Au sud.
Le 109e régiment de la 28e division, commandé par le colonel Rudder (le chef des rangers de la pointe du Hoc) mène le combat retardateur depuis Diekirch. Il tiendra jusqu'à l'arrivée des renforts.
Ci-dessous, je me réfère à un texte de Hervé Chabaud. Je ne sais pas qui c'est ni d'où il a tiré ses infos, mais elles me semblent crédibles, c'est la seule garantie que je peux vous donner...
-Le général américain Fuller, un ancien de 1914-1918, sait qu'il doit tout faire pour ralentir la progression des panzers. Mais les quinze chars qui lui sont envoyés en renfort sont hors-service en moins de deux heures. Le général et ses hommes se surpassent avec ce qu'ils ont sous la main et en fin de journée, la cité n'est pas encore tombée, bien que son PC soit directement pilonné. À la nuit tombante, le général et une dizaine d'hommes réussissent à s'échapper de Clervaux en flammes...
-Au Sud, les allemands reprennent leur progression vers Bastogne. Les combats sont violents. Ce sont des corps à corps à la baïonnette avec des GI's qui confectionnent des cocktails Molotov pour ralentir les blindés et si possible les anéantir. La situation est vite désespérée.
-À Saint-Vith, la tension monte. Le général Alan Jones attend le renfort de la 7ème division blindée du général Clarke promise par Middleton. Pour défendre la ville et porter secours à ses camarades des deux régiments de la 106ème encerclés par l'ennemi au Schnee Eifel, où les Allemands vont faire 10 000 prisonniers d'un coup, il ne dispose que d'un millier d'hommes. L'arrivée de la 7ème est fortement ralentie par un nouvel exode des populations civiles mais aussi par des unités amies qui décrochent.
Clarke relate ainsi la situation: "La panique durant l'après-midi du 17 était si grande au croisement à l'Ouest de la ville de Saint-Vith, qu'un officier que j'avais placé là pour stopper le mouvement de la retraite, fut repoussé par un officier supérieur et que j'eus à m'occuper moi-même du contrôle du trafic !".
Même situation angoissante pour la 17ème division blindée. Appelée en renfort de Hollande, elle a les plus grandes difficultés à se frayer un chemin sur des routes où s'accumulent d'interminables bouchons. Le témoignage du major Donald Boyer, du 38ème bataillon de la 7ème division, illustre bien la fébrilité générale: "À plusieurs reprises des officiers supérieurs dans leur command-car tentèrent de foncer dans les espaces péniblement créés et chaque fois, je devais leur dire de s'écarter, que je ne me foutais bien de leur grade et que rien ne devait passer sauf mes tanks et tout ce qui montait vers le front !".
Hodges, qui mesure la désagrégation progressive du système défensif US, informe à Versailles le chef d'état-major d'Eisenhower, le général Walter Bedell-Smith. Il lui déclare: "Si vous ne m'envoyez pas deux divisions aéroportées en renfort, je ne réponds plus de rien". Seules la 82ème et la 101ème sont disponibles, mais Eisenhower est alors plus préoccupé par les informations concernant les groupes Skorzeny qui désorganisent les circuits d'échanges américains et contraignent à une plus grande vigilance ainsi qu'à une vérification systématique des ordres de mission et des laisser passer.
NDLR: voilà un témoignage qui infirme une fois de plus les textes de Wikipédia, lequel affirme que les objectifs des opération Stösser et Greif ont été des échecs !
Passons aux témoignages allemands.
Dans les environs de Thirimont, la percée de la 10° Panzergrenadierkompanie du Hauptsturmführer Georg Preuss perd son rythme. A la sortie du village, un chemin mène vers Ligneuville et évite le détour par Bagatelle. Mais le chemin croise une petite rivière le " Ru de Fagnes ". depuis quelques années, il y a un pont de bois. En décembre 1944, aucun point de franchissement. Le 17 décembre, les prés et les champs des deux côtés de la rivière sont complètement marécageux. Et ce qui devait arriver arriva et les chars sont embourbés dans le champ. Les allemands vont les dégager pendant 1h30. Les deux premiers essayent pendant un quart d’heure et ensuite font demi-tour.
Le 18 décembre au matin, quelques chars arrivent pour retirer les engins embourbées raconte un villageois Monsieur Grosjean. Un autre témoin Monsieur Wansart qui ne quitte pas le village le 17 décembre, raconte qu’en premier lieu, des chars allemands atteignent le village et continuent en direction de Bagatelle. Les premiers véhicules à arriver sont des half-tracks.
Après avoir quitté Honsfeld, Peiper constate avec horreur qu’il ne reste presque plus de carburant. De plus, toutes les routes à l’Ouest de Honsfeld sont dans un état lamentable. Il décide ainsi de prendre le risque d’un petit détour. Il arrive sur l’itinéraire C, prévu pour la 12 SS Panzerdivision. Mais, comme il n’entend aucun bruit, ni à gauche, ni à droite, Peiper à l’impression que la 12 SS Panzerdivision n’a pas su percer aussi loin que prévu. Dès lors, pourquoi ne pas essayer d’atteindre Büllingen le plus vite possible et voir s’il est vrai que les Américains y ont un dépôt de carburant ? Les chars arrivent à Büllingen(NDLR: c'est "Bullange" en français) peu après 8 heures. Peiper trouve le dépôt de carburant sur le marché aux bestiaux. Quelques prisonniers américains aident à faire le plein des véhicules.
L’avant-garde quitte Bülligen deux heures plus tard. Les rares unités américaines, en position au Nord du village s’étonnent du fait que les chars allemands ne se dirigent pas vers Elsenborn, mais vers le sud-ouest dans la direction de Möderscheid. Naturellement, Peiper ne pense qu’à l’ouest pour atteindre Ligneuville et Stavelot.
Un ancien chef de batterie de la Flak raconte que des soldats de Skorzeny se seraient cachés toute la nuit dans le cimetière de Honsfeld. A l’arrivée des deux chars de la Flak(défense aérienne), ils se seraient présentés et auraient été amenés à Bülligen. Il parle aussi d’une violente résistance des Américains à Bülligen.
Le conducteur du premier char de la 7° compagnie(701°) raconte ce qu’il a vu :
"Si les américains avaient eu du sang froid, notre percée aurait pu être terminée à Bülligen. En approchant de cette localité, nous apercevons un petit aérodrome avec des Pipers Clubs et d’autres petits avions. Nous nous arrêtons après avoir atteint le carrefour au centre de la localité. Notre chef descend, contrôle si tout est en ordre, s’adresse quelques instants à son chef de section et essaie de s’orienter dans le village. Tandis que j’examine le moteur, le reste de l’équipage étudie les lieux. A notre droite se trouve une pharmacie. Quand je lève les yeux, j’aperçois un homme âgé à la fenêtre du premier étage. Il porte un bonnet de nuit. Il me fait signe d’être silencieux et me montre une tente couleur olive dressés sous les arbres de son jardinet. Je n’en crois pas mes yeux: j’aperçois trois soldats américains dans leurs sac de couchage sur le point de se réveiller et quelques secondes plus tard, ils sont devant moi en caleçon ! En même temps, je remarque une pile de jerrycans d’essence dans un jardin de l’autre côté de la rue et je fais signe aux trois Américains de m’aider à porter ces jerricans jusqu’à nos chars. Nous sommes ainsi ravitaillés en précieux carburant et nous emportons plusieurs jerrycans en réserve. Soudain, nous tombons sous le feu de l’artillerie américaine qui se trouve à proximité d’Elsenborn. Nous continuons vers l’ouest, en direction de Schoppen, Ondenval et Thirimont".
Arndt Fischer raconte: "La Spitze de notre Kampfgruppe est commandée par l’Obersturmführer Sternebeck et se compose de neuf blindés au début de la percée. A proximité de Loscheim, ce groupe heurte des mines et perd deux véhicules. Mon char Panther arrivent à Ligneuville à peu près dix minutes après la Spitze et il y est détruit. Je suis grièvement brûlé. Peiper, qui me donne les premiers soins, est tellement énervé qu’il met le pansement à l’envers sur les brûlures. Le Dr Neumayer est expert dans le traitement des brûlures, il enlève la peau brûlée de mon visage, opération très douloureuse. Peiper échappe de justesse à un deuxième tir du char Sherman, son chauffeur a eu la présence d’esprit de placer l’engin derrière une maison. Après un arrêt, relativement long, de deux heures à Ligneuville, le Kampfgruppe continue vers l’ouest, traverse Pont, Beaumont et Lodomez et passe la nuit à Vaulx-Richard. Wilhelm Monhke, qui commande la division, a installé ses quartiers à l’hôtel du Moulin à Ligneuville, Peiper reste aussi pour consulter son chef. Entre Ligneuville et Vaulx-Richard, les blindés se trouvent sous le commandement du Sturmbannführer Werner Pötschke.
Rolf Ehrhardt raconte :
"Je ne peux pas exactement décrire l’itinéraire menant d’Engelsdorf à Stavelot parce qu’il faisait sombre au départ. A Lodomez nous laissons passer quelques Tiger et Panther qui doivent ouvrir la route vers Stavelot. Toujours à Lodomez, je stationne près d’une maison. A droite, la rue bifurque vers Hénumont. Nous voyons de la lumière dans la première maison. Je m’avance avec ma gamelle et je rentre dans une pièce que je prend pour la cuisine et j’y rencontre plusieurs personnes, des femmes et des enfants, je crois. A la lumière de la bougie, je ne peux voir aucun détail. Je demande de l’eau et une vieille femme me dit que je peux avoir du café. Je remercie, mais je ne veux pas priver ces gens. La femme qui parle parfaitement l’allemand, me demande pourquoi je parle aussi bien l’allemand. Ma réponse est un peu surprenante: "Mais je suis un allemand !" ! Je réalise alors que ces gens m’ont pris pour un Américain.
On entend des bruits de combat provenant de Stavelot. Au fond de la vallée, on peut apercevoir des lueurs d’incendie. Nous pillons un GMC(NDLR: camion américain) abandonné. Des vivres et des vêtements trouvent une nouvelle affectation. Je trouve de nouvelles chaussures, elles me serviront jusqu'à la fin de la guerre. Nous passons la nuit à Lodomez.
A l’aube, nous recevons l’ordre suivant: "Attaque via Wanne vers Trois-Ponts avec les 7° et 6° compagnies de panzers ainsi que la 3° compagnie du Génie (Siebers). Nous nous rassemblons et Roman Clotten prend la tête parce que son radio est Alsacien et parle très bien le français. A ce qu’il me semble, les Américains se sont repliés et ont miné l’entrée de Wanne. Moi-même, je n’arrive pas à Wanne car je dois m'arrêter à Hénumont à cause de difficultés avec le carburateur. Roman Clotten et un autre chef de section envoient des messages par radio. Ils parlent de fusillades venant des fenêtres, des caves et des lucarnes. Nous sommes le 18 décembre 1944 à midi. Nous recevons alors cet ordre: "Retournez au point de départ et suivez l’avant-garde". La route vers Lodomez est très difficile. En raison du terrain accidenté, plusieurs Panzer IV ont consommé tant de carburant qu’ils sont tombés en panne d’essence. Nous remplissons les panzers avec les jerrycans mais nous perdons beaucoup de temps. Des chasseurs américains arrivent et surprennent nos véhicules à découvert sur la colline. Cela est finalement sans conséquence, mais nous perdons encore beaucoup de temps et de carburant. Arrivés à Lodomez, le Hauptsturmführer Klingelhöfer doit décider si la 7° Panzerkompanie doit suivre avec le risque de tomber en panne d’essence. Après maintes réflexions, il décide que la compagnie restera à Lodomez et attendra le ravitaillement en carburant. On décide en outre de rechercher du carburant américain. Nous avons fait le plein à Bülligen avec du carburant US. En raison de notre conduite très économique, nous avons encore du carburant dans notre panzer "701". Je propose à notre commandant de compagnie, Klingelhöfer, de le conduire avec notre panzer afin qu’il puisse renseigner personnellement Peiper. Il accepte. Il faut dire qu’un commandant seul, qui ne peut pas suivre avec ses hommes, peut se trouver dans une situation très désagréable car on parle tout de suite de "lâcheté"... Finalement, le Panzer IV "701" représentera à lui seul toute la 7° Panzerkompanie à la Gleize."
K. Wortmann(de la flak) raconte encore:
"Tôt dans l’après-midi, nous atteignons Engelsdorf. Nous y restons peu de temps. Deux chars stationnent devant le pont sur l’Amblève. Nous sommes près de nos engins. Au crépuscule, nous recevons l’ordre de continuer. En raison de la forte résistance ennemie, nous ne pouvons suivre notre itinéraire(qui passait par Recht) et décidons de continuer en direction de Stavelot par la vallée de l’Amblève. La route est très étroite et sinueuse avec quelques petits villages. Nous avançons lentement. En outre, nous ignorons la position et la force de l’ennemi..
Mais nous ne rencontrons aucun américain jusqu'à Stavelot. Il n’y a que des retards causés par des virages difficiles et les grands rochers qui bordent le côté gauche de la chaussée. Nos chars Panther doivent s’y prendre à plusieurs fois pour négocier les virages. Le premier d’entre eux casse son canon sur un de ces rochers. Nous restons sur cette route étroite qui mènent à Stavelot toute la nuit du 17 au 18 décembre.
Il y a quelques maisons sur la route. Nous ne pouvons dormir à cause du froid. Plusieurs camardes rendent visitent aux quelques petites fermes; nous nous faisons partout du thé et du café. A l’aube du 18 décembre, nous remarquons la longueur de notre colonne de chars. Un camion américain se trouve immédiatement derrière mon char. Quand je le regarde de plus près, je remarque un Américain. Il parle allemand et demande l’autorisation de pouvoir sortir avec ses camarades. Je les autorise à se soulager mais leur signale que nous leur tirerons dessus s’ils tentent de fuir. Les Américains, quinze hommes environ, grelottent et piétinent. Je demande à celui qui m’a adressé la parole où il a appris à parler si bien l’allemand et il me répond qu’il est professeur. Les Américains remontent dans le camion et se tiennent tranquilles. Un instant plus tard, je veux savoir pourquoi nous n’avançons plus et ce qui se passe en tête. Je marche sur la route défoncée jusqu'au pont de l’Amblève et je vois Jochen Peiper au prise avec un Panther endommagé qui bloque l’accès au pont.
Au bout d’un instant deux de nos fantassins reviennent avec un prisonnier. Il a l’air d’un gamin avec sa mine en papier mâché. Il tremble de tous ses membres. Nous avons pitié de lui. Nous envoyons un messager au pont pour informer Peiper, le prisonnier pourrait fournir des informations. Peiper demande une description du prisonnier et quand il apprend que c’est un gamin, il renvoie le messager en disant qu’il ne capture pas les enfants. Les deux fantassins doivent le ramener. Quand on traduit cela au prisonnier, il ne comprend plus rien. Les deux camarades le reconduisent sur la hauteur. Le jeune américain regarde autour de lui, angoissé. Mais les deux fantassins s’en vont et il remercie en hochant la tête, puis il disparaît. Dans la matinée, nous subissons une violente rafale de mitrailleuse américaine. A midi, nous stationnons devant Stavelot avant d’entrer dans la ville par une petite rue étroite avec de gros pavés. Puis nous tournons à gauche en direction de Trois-Ponts. J’ai su bien plus tard que la localité qui précédait Stavelot était Vaulx-Richard.
Aucun des hommes n’a une notion de ce qui se passe et pourquoi la percée de Ligneuville est interrompue si longtmeps, ni pourquoi ils doivent passer une nuit froide à Vaulx-Richard...".
Témoignage du colonel Pergrin et le capitaine Moyer(US):
"Pourquoi les chars de Peiper se sont-ils arrêtés à Vaulx-Richard, entre Lodomez et Stavelot, et ont attendu jusqu’au matin pour continuer leur percée ? Pour un homme courageux comme Peiper, il n’y a alors presque rien qui puisse le retenir. Peiper lui-même expliquera plus tard que ses chars de tête ont été canardés par des canons anti-chars durant cette nuit. L’explosion d’une fusée de bazooka peut être confondu avec le bruit d’un canon antichar. Jusqu’à présent, les historiens n’ont pu comprendre les explications de Peiper. Le 7 septembre 1945, alors qu’il est prisonnier de guerre, Peiper fait le témoignage suivant au commandant kenneth W Heckler: "Le 17 décembre, vers 16 heures, mes chars atteignent Stavelot qui est défendu violemment. Nous essayons quand même de pénétrer dans la ville durant la nuit mais le terrain nous pose beaucoup de problèmes. Nous ne pouvons atteindre Stavelot que par la route principale. Elle est bordée par des rochers sur la gauche et une gorge profonde sur la droite. Pour cette raison, j’ordonne à la 6° et 7° compagnie d’attaquer Trois Ponts via Wanne. Vers 18 heures, mes hommes sont de nouveau attaqués par des fantassins américains cachés derrière une hauteur située à peu près 800 mètres au sud de Stavelot. Quand la contre-attaque est repoussée, j’utilise plus d’infanterie blindée et je m’approche de la périphérie de la ville. Après une résistance très violente, je dois interrompre l’attaque et me décide à attendre le renfort de l’infanterie".
Témoignage de Werner Wendt commandant du Tiger II "133".
"Le 18 décembre, vers onze heures, notre colonne est attaquée par des chasseurs-bombardiers entre Lodomez et Stavelot. Nous comptons beaucoup de morts et de blessés. La plupart sont des parachutistes qui sont montés sur nos engins. Mais les chars ne sont pas endommagés. Vers quinze heures, nous traversons le pont sur l’Amblève et nous sommes attaqués de nouveau par des chasseurs-bombardiers.de nouveau beaucoup de blessés. Quatre Tiger ont traversé le pont : le " 105 " de l’Obersturmführer Jürgen Wessel, le commandant de notre 1° compagnie, un deuxième char dont j’ai oublié par qui il était commandé, puis l’Oberscharführer Jürgen Brandt avec le " 131 " et enfin moi-même avec le Tiger II " 133 ". Wessel se rapproche aussitôt de la place du marché, reçoit un choc en roulant en arrière dans une maison de deux étages qui enterre le Tiger sous les décombres l’équipage doit sortie de la caisse du char. Jürgen Wessel change de véhicule et continue en direction de Trois Ponts. Lors du passage sur le pont, Brandt a endommagé les chenilles de son char et s’arrête au bout de trente mètres. La rue est trop étroite et je ne peux le dépasser. Nous nous arrêtons alors pour le dépanner, ce qui nous prend un certain temps. La nuit se met à tomber pendant cette opération. Tandis que nous dépannons le char de Brandt, nous ne sommes dépassés par aucun véhicule. Alors que des voitures légères pourraient passer facilement. Nous avons perdu le contact et nous décidons d’attendre.""
Vidéo rarissime mais hélas muette, qui a une vraie valeur historique. Tournée par eux-mêmes sur les lieux du combat, l'attaque des panzers de la LAH de Peiper près de Malmédy en décembre 1944. Cette vidéo, c'est du vrai, pas de la reconstitution ne de la mise en scène. On peut s'y faire une idée de l'état du terrain et des routes, le canon embourbé, la boue au passage des half track, la boue sur les uniformes des hommes dans le kubel. Un moment aussi, on voit les poteaux indicateurs permettant de dire que ça a été filmé à 13 km de Malmédy et à 8 km de St Vith soit approximativement à Amblève. On y voit également passer un Tigre II dont je tire une image. On reconnait, grâce à la forme différente de leurs casques, les parachutistes juchés sur le char dont on parle dans les témoignages plus haut.
Vous verrez aussi une séquence dans un Kubel, où Peiper à gauche avec le képi, rigolard et cigare aux lèvres, consulte ses cartes.
Résumé de la situation vers minuit le 18 décembre.
-Entre Stoumont et la Gleize, Peiper est coupé du reste de son Kampfgruppe. Seulement cinq Panzer IV de la 6° compagnie atteignent la Gleize vers minuit. Tous les autres n’ont plus de carburant.
-Une partie du groupe de reconnaissance de Knittel arrive presque en même temps.
-Le I° et le II° bataillon de Rudi Sandig ont dû rouler sur des routes terriblement étroites avant d’atteindre la banlieue de Stavelot.
-Un groupe de ravitaillement atteint la Gleize à l’aube via Kaiserbarracke. Recht et Wanne après avoir traversé le petit pont sur l’Amblève près de Petit-Spai . C’est la seule bonne nouvelle pour Peiper. Le ravitaillement suffit tout juste à Peiper pour l’attaque sur stoumont le lendemain 19 décembre.
A suivre !
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Sujet: Re: Bastogne 1944 Ven 20 Déc 2019 - 11:27
19 décembre 1944
Gi's en Ardennes, décembre 1944.
Sur un front aussi étalé(+/- 150 km) et sur un terrain aussi difficile, on comprendra aisément qu'il y a eu des dizaines de combats à des tas d'endroits différents. Rien à voir avec des batailles rangées du genre de celles de Napoléon ou même des guerres de tranchées de la Grande Guerre. Dès lors, le récit "résumé" paraîtra inévitablement confus et embrouillé. Sachez que je fais le maximum pour que ça reste limpide, mais malgré cela, ça restera quand même "mélangé" du fait que la bataille commença le 16 à un point précis(Losheim), puis que les groupes d'attaques se divisèrent et engendrèrent des actions séparées à différentes dates, avant que les américains n'amènent des renforts et ne chamboulent encore plus la clarté de la bataille.
La bataille d'Elsenborn.
Nom erroné encore une fois, car il n'y a eu aucun combat dans Elsenborn, ni même dans le camp militaire d'Elsenborn. Ce nom vient simplement du fait que les américains avaient dénommé le lieu "Elsenborn Ridge" du fait de la colline qui s'étend à l'Est d'Elsenborn. C'est un détail mais il faut le savoir.
La Bataille d'Elsenborn va opposer le 5e Corps de Gerow et la 6ème panzerarmée de Dietrich.
Au matin du 16 décembre, c'est le 5ème Corps d'armée US qui défend cette zone. Les divisions constituant le 5e Corps du général Gerow sont déployées comme suit: -la 8e DI (major-général Stroh) et la 78e DI (major général E. P. Parker) au nord de Lammersdorf à l'ouest de la 'Kall'(les localités de Schmidt, Lammersdorf, Rollesbroich, Simmerath, Kesternich étant entre les mains des Allemands);
-de là jusqu'à Montjoie, le 38eme Escadron de Reconnaissance commandé par le lieutenant-colonel Robert E. O'Brien;
-sur sa droite la 99e DI du major général Lauer avec son QG à la villa Kirch de Butgenbach. La 99e DI s'étire du sud de Montjoie à Losheimergraben sur un front de près de trente-cinq kilomètres, soit plus de trois fois la distance normale de couverture d'une division d'infanterie...
Quant aux forces allemandes, la 6. PZA de Dietrich devait être composée de six divisions d'infanterie(mais n'en comptera finalement que cinq) et de quatre divisions blindées, réunies en trois corps d'armée(les "kampfgruppen"): -au nord, le 67. Korps avec les 246. et 326. Volksgrenadierdivision(VGD); -au sud le 1. Korps Panzer SS formé par les 277. et 12. VGD plus la 3.Fallschirmjgerdivision(parachutistes) ainsi que des 12. Panzerdivision SS(Hitlerjugend) et 1. PZD SS(Leibstandarte[commandée par Peiper]), suivi du 2. Korps Panzer SS regroupant les 2. PZD SS(Das Reich) et 9. PZD SS(Hohenstaufen) devant intervenir comme seconde vague d'assaut. En outre, Sepp Dietrich recevra l'appui d'un groupement de parachutistes commandé par August von der Heydte et de la 150. PZ Brigade de l'Obertsturmbannführer SS Otto Skorzeny(l'homme qui a délivré Mussolini de sa prison).
NDLR: on voit qu'ici on a une description plus précise de la composition de la 6ème armée SS allemande, qui complètera la description des forces en présence exposée plus haut.
Des soldats américains du 26ème régiment d'infanterie repositionnent un canon dans la région de Bütgenbach, au Sud d'Elsenborn.
Dans une bataille acharnée de dix jours, souvent au corps à corps, au couteau et même à coups de pelle, les lignes américaines et allemandes sont souvent confondues. Au cours des trois premiers jours, la bataille a fait rage dans et autour de Rocherath-Krinkelt. Attaquant la crête d'Elsenborn elle-même, les Allemands ont utilisé des tactiques combinées efficaces et ont pénétré les lignes américaines à plusieurs reprises. Mais leurs attaques n'étaient pas bien coordonnées et en outre, ils ont été ralentis par le terrain accidenté et l'état des routes.
Des soldats allemands se déplacent dans un semi-chenillé. On peut reconnaître que se sont des Waffen SS à la tenue feldgrau(mouchetté olive, brun et noir) ainsi qu'aux de col de l'un d'eux. Impossible par contre de déterminer à quelle division ils appartiennent.
Pour repousser les Allemands, l'armée américaine a ordonné des tirs d'artillerie sur ses propres positions(!). Inférieurs en nombre, il a même été commandé à du personnel non-combattant et à du personnel du quartier général d'aller renforcer leurs lignes.
Les Américains avaient positionné une artillerie considérable derrière la crête d'Elsenborn et ces batteries d'artillerie ont martelé à plusieurs reprises l'avancée allemande. Les Allemands, bien que possédant des blindés et des hommes 3 fois supérieurs en nombre, étaient tenus en échec par la défense héroïque des Américains.
L'impressionnante artillerie US, ici un Howitzer de 240 mm.
Grâce à cette défense, la 6ème armée panzer SS n'a pas pu atteindre ses objectifs immédiats sur la Meuse. La résistance américaine tenace a forcé le Kampfgruppe Peiper à choisir une route alternative bien plus au sud de Monschau et de la crête d'Elsenborn. C'est ce qui a permis à Peiper de réaliser une percée majeure plus bas, jusqu'à La Gleize, mais loin de son objectif prioritaire. Les féroces batailles d'Elsenborn avaient pour les américains le but essentiel de bloquer l'avance allemande et de protéger la route menant aux dépôts du Sart Tilman(près de Liège).
Au cours de la bataille, les Américains ont perdu environ 5 000 hommes tués et de nombreux autres blessés; les pertes allemandes exactes ne sont pas connues, mais elles comprenaient des quantités importantes de blindés ce qui marqua le début de l'échec de l'offensive, car, alors que les Américains disposaient d'un approvisionnement considérable et d'assez de troupes pour remplacer leurs pertes, les pertes allemandes elles, ne pouvaient pas être remplacées.
Carte illustrant approximativement la route du kampfgruppe Peiper. On voit bien que la résistance à Elsenborn et Stavelot l'a forcé à changer d'itinéraire.
Une centaine d'Allemands se sont emparés de quatre bâtiments dans le village de Höfen, ouvrant une brèche dans les lignes américaines d'environ 100 mètres sur 400 mètres. Comme les tirs de fusils et de mortiers américains n'arrivaient pas à les déloger, le 612th(Tank destroyer) a amené ses canons antichars de 57 mm directement sur eux.
Les "Tank destroyers" du 612ème US.
Des attaques avec des grenades au phosphore blanc ont finalement amené les 25 Allemands survivants à se rendre, tandis que 75 ont été retrouvés morts dans les bâtiments. L'attaque allemande sur le flanc gauche américain est repoussée par l'artillerie et le tir au fusil. Malgré les violents assauts, le bataillon n'a pas engagé ses réserves, qui n'étaient composées que d'un peloton de quarante hommes...
Fantassins américains se déplaçant dans les environs de Krinkel.
Aux USA et en Belgique, la zone des combats d'Elsenborn est souvent dénommée "Triangle du diable" tant les combats furent violents. De nos jours, il n'est pas rare dans ce secteur, d'encore découvrir des vestiges du combat en grattant simplement la terre...
Ca me semble bien résumer mais en même temps, très incomplet. Aussi, pour plus de détail concernant la bataille d'Elsenborn Ridge, visitez sur le lien américain de Wiki:
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Sujet: Re: Bastogne 1944 Ven 20 Déc 2019 - 13:56
Pour faire suite au message précédant, voici un document sonore issu de mes archives audio. En 1984, la radio belge a diffusé durant tout le temps de la bataille, des bulletins d'informations, des reportages et des témoignages divers ainsi que des conversations avec des experts de cette bataille. L'émission s'appelait "La bataille des Ardennes 40 ans après" et je possède un bonne douzaine de cassettes audio de 90 minutes enregistrées jours après jours.
Comme je viens de me procurer un nouveau lecteur de cassettes avec connexion USB, je peux enfin les transférer sur ordinateur en format mp3.
Voici le premier petit extrait qui n'est qu'un test finalement. Très court et mal coupé à la fin(sorry), je ferai mieux pour les suivantes. Notez que ça prendra pas mal de temps car il faut lire la cassette en l'enregistrant simultanément sur Audacity, couper ce qui est à couper, enregistrer, monter dans Movie Maker en ajoutant des images pour ne pas avoir un écran noir, encoder(ce qui est le plus long) puis uploader sur Youtube en espérant qu'ils acceptent...
Ce bulletin a été inopinément coupé et perdu à jamais en 1984 parce que j'ai sauté sur l'enregistreur pour une chanson rare en pensant que j'étais sur la face B de la cassette... Des fois quand même...
EDIT.
Ca prend trop de temps par cette méthode, mais j'ai trouvé comment faire. Voici le même fichier en audio uniquement.
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Dernière édition par Dee Michael le Ven 20 Déc 2019 - 21:16, édité 1 fois
Dee Michael Dan the MAN
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Sujet: Re: Bastogne 1944 Ven 20 Déc 2019 - 21:11
20 décembre 1944.
Le 20 décembre, Eisenhower décide de confier le commandement temporaire des unités US nord du saillant, soit la 9ème armée US et la 1ère armée US(sauf son VIIIe corps) à Montgomery. Vu la situation, Ike juge que ces forces échappent désormais au contrôle de Bradley. Il estime aussi que c'est la meilleure manière d'obtenir un engagement franc du XXXe corps britannique, seule grande réserve tactique disponible.
Le XXXe corps se porte rapidement vers le sud afin de garantir d'abord la sûreté des passages sur la Meuse. La décision d'Eisenhower sera mal accueillie par Bradley et d'autres généraux américains qui n'apprécient pas l'orgueilleux maréchal britannique.
Situation du front.
Comme on le voit sur la carte, le Kampfgruppe Peiper est coupé de ses arrières. À Stoumont, le 20 et le 21, la bataille est féroce. La nuit, il y a des combats corps à corps entre les parachutistes et les SS. Peiper doit se replier sur La Gleize. La 6e SS Panzer Armee est définitivement arrêtée et les Américains ont même repris Stavelot. En outre, les para de la 82ème Airborne sont arrivés à Cheneux et défendent âprement. Quasiment encerclé Peiper doit abandonner son matériel et retraiter vers l'Allemagne. Dans l'audio du 20 décembre ci-dessous, des témoins disent avoir vu la colonne des soldats allemands grimper une colline vers les 04h00 du matin. Et, chose curieuse, ils avaient tous une petite lampe allumée ce qui donnait une allure féerique à la scène...
Au Sud, à Bastogne dès le 20, les « Panzer » allemands contournent par le nord et par le sud. La prise de la ville n'est pas un objectif, leur but est toujours d'atteindre les ponts sur la Meuse.
Tout en bas, depuis le 20, la 4e division blindée américaine s'est déployée dans la région d'Arlon.
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Derniers témoignages allemands sur cette phase de la bataille.
Friedrich Pfeifer, ancien commandant de la 2° compagnie du I° bataillon de Rudi Sandig raconte le combat pour le pont sur l'Amblève.
Sans avoir eu de contact direct avec l’ennemi, ma compagnie, qui sert de fer de lance à notre 2° régiment, gagne la quartier sud de Stavelot sur l’Amblève. A ce moment là, cette partie de la ville n’est pas occupée par les Américains. Nous avons été toute fois bombardés par l’artillerie américaine pendant toute notre marche sur Stavelot. Juste devant le pont se trouve un char détruit de notre Panzerregiment et on a fait sauter une arche du pont juste avant notre arrivée. Nous concluons donc que le quartier nord de la ville, le plus grand, doit se trouver aux mains des Américains. Afin de conduire mes hommes à une attaque victorieuse, il ma faut donc l’appui d’une compagnie lourde. Mais le commandant de mon régiment me donne l’ordre d’attaquer tout de suite, sans tenir compte de ma demande. Tout cela a lieu trente minutes après notre arrivée du pont sur l’Amblève dans l’après-midi du 19. après avoir placé deux sections de ma compagnie de chaque côté du pont comme troupes de couverture, je me mets en marche avec deux autres sections et je gagne la rive nord de l’Amblève avec beaucoup de difficultés, après avoir utilisé les arches détruites du pont. Tout à coup, nous sommes bombardés par l’artillerie US et nous recevons des grenades lancées depuis l’ancienne abbaye et les maisons des alentours. Sur le toit de l’abbaye, se trouvent des grands drapeaux avec des croix rouges, signifiant que ce bâtiment a servi d’hôpital. Nous ne parvenons pas à le prendre. Nous nous rassemblons enfin dans les broussailles au bord de la rivière et nous nous défendons désespérément. Nous n’avons plus de grenades, ni de munitions pour nos mitrailleuses. Il est hors de question d’attendre de l’aide, a commencé de lancer des fusées éclairantes depuis la tombée du jour et tout mouvement devient impossible. Nous sommes donc obligés d’abandonner la rive nord de l’Amblève à l’aube du 20 décembre. Toujours sous le feu de l’ennemi, nous marchons dans l’eau glaciale de la rivière pour rejoindre nos propres troupes. Nous avons perdu 23 hommes pendant cette attaque folle et mal préparée. Mon agent de liaison Biedenkamp peut témoigner de la véracité de ce rapport.
Après l’échec de l’attaque du 19décembre, Sandig laisse son premier bataillon dans une position qui lui permette d’observer Stavelot, de l’autre côté de la rivière. Puis il envoie son II° bataillon, sous les ordres du Sturmbannführer Herbert Schnelle, via Wanne vers Petit-Spai. Là, le bataillon reçoit de Monhke l’ordre de traverser l’Amblève et de se joindre à Peiper. Certaines unités y parviennent tôt le matin du 20 décembre. Ce sont les derniers grenadiers qui atteignent la Gleize et le Kampfgruppe Peiper. Dans l’après-midi du 19 décembre, Monhke a rassemblé des troupes dans la région de Petit-Spai. Les restes de la 6° et 7° compagnie du SS Panzerregiment 1 sont intégrés aux unité du régiment de grenadiers de Hansen venu de Recht. Parmi le matériel arrivé de Petit-Spai, se trouvent quelques canons antichars. Ils sont mis en position sur la rive nord pour protéger le pont.
Le 19 décembre vers 9 heures du matin, Peiper lance l’attaque sur Stoumont. Du côté gauche de la route qui mène au village se trouve une pente raide qui limite le mouvement des chars. A travers le brouillard, ils ont presque atteint Stoumont avant d’avoir été reparés. La défense antichar américaine et l’artillerie ouvre le feu à partir de la périphérie du village et à partir de la lisière de la forêt au nord. Pour donner une idée de l’intensité du feu de l’artillerie américaine, un commandant de Panther raconte : " nous sommes alors tellement effrayés par le feu de l’artillerie américaine que le Sturmbannführer Pötschke, qui est toujours un soldat de fer, doit nous redonner courage par un exemple inoubliable de témérité. Il ordonne à Christ, le chef de la 2° compagnie (Panther) : En avant. Mais Christ n’ a pas le courage d’affronter l’ennemi. Pôtschke le regarde d’un air furieux, lui tend un Panzerfaust sous le nez et crie : Christ en avant. Mais ce dernier hoche tout simplement la tête. Pötschke se met alors devant le premier Panther avec le Panzerfaust dans la main et crie de nouveau : en avant. Et il se dirige en avant sans se retourner. Il ne semble pas remarquer les tirs autour de lui. Puis, enfin, les équipages des chars avancent avec leurs engins. Le premier Panther atteint le village et même l’église mais il est atteint par un canon antiaérien de 90 mm. L’infanterie attaque par le sud tandis que les chars progressent sur la rue. La résistance est enfin brisée et le village est envahi. Une centaine de prisonniers américains est rassemblée. Peiper reste sous les talons des Américains en fuite. Quelques Panther et autres blindés se dirigent en direction de la gare qui se trouve hors du village. C’est à partir de cette gare que les Américains veulent mener leur contre-attaque. Une compagnie du 740th Tank Batalion, sous le commandement du lieutenant colonel George K. Rubel, connu pour sa témérité, a construit une barricade dans l’attente des chars de Peiper. Tout autour, se trouvent des armes que le III° bataillon du 119th US Regiment a abandonné lors de sa retraite de Stoumont. Vers 15h30, un Panther surgit directement devant les Américains. L’équipage du char réagit un peu trop lentement. L’un des Sherman tire le premier. Le projectile tue le conducteur. Une minute plus tard, le deuxième char est également éliminé. Le troisième est à portée d’un canon antichar. L’obus ricoche sur la rue et pénètre à travers le dessous du char, qui prend feu tout de suite. Ce combat a lieu au point le plus occidentale de l’avance de du Kampfgruppe Peiper. Mais le ravitaillement en carburant ne permet plus d’avancer. Il n’y a qu’une possibilité, tenir la position actuelle. Les unité de Knittel, près de Stavelot, ont le devoir d’assurer le ravitaillement.
La situation du Kampfgruppe Peiper est alors la suivante :
-Le 1° compagnie (Hennecke) du SS Panzerregiment 1 doit tenir toute seule la position de la gare de Stoumont ainsi que la localité. -La 2° compagnie (Christ) doit couvrir la Gleize contre des attaques venant du nord-est. -La 84 Flak-Abteilung (DCA) doit tenir la région autour de Cheneux pour assurer le franchissement de l’ Amblève. -Les soldats du III° bataillon du SS Panzergrenadierregiment 2 doivent soutenir les chars à Stoumont et renforcer les troupes près de Cheneux.
Tard dans la soirée du 19, Peiper ordonne à ses troupes des replier jusqu’à l’entrée de Stoumont. Il établit son poste de commandement dans la maison du gardien du château Froide-Cour. Le château sert de point rassemblement pour les prisonniers. Dans l’après-midi, Peiper a envoyé une patrouille au nord de la Gleize, elle a traversé Borgoumont. A cour, les civils ont appris aux grenadiers que les Américains ont un dépôt de carburant dans les environs, mais q’il est bien gardé. Après un bref échange de coup de feu, les grenadiers se replient sur la Gleize. Même si Peiper a un urgent besoin de carburant, il ne fait plus de tentative pour s’emparer du dépôt.
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Le Panzer IV " 701 " d’Oskar Klingelhöfer est le seul char de la 7° Panzerkompanie à avoir atteint la Gleize(NDLR: par contre d'autres chars y sont arrivés, voir plus loin l'histoire du char 213).
Voici le récit de son conducteur.
Le matin du 19 décembre, nous rejoignons Peiper pendant la bataille autour de Stoumont. Il nous conseille de nous reposer pendant quelques heures et d’essayer de rassembler demain les autres chars de la 7° compagnie. Après avoir quitté Bliesheim le 16 décembre, je n’ai ni dormi, ni vu un repas chaud. Notre situation est terrible. Nous avons bien suivi la première partie du conseil de Peiper et nous trouvons une cave dans une maison déserte aux environs du carrefour vers Spa et Stoumont. Je réussis à me reposer pendant quelques heures.
Un autre point important concernant le 19 décembre. A Stavelot, les américains de la première section de compagnie A des sapeurs du 105° bataillon reçoivent l’ordre de faire sauter le pont sur l’Amblève. Quelques hommes du 2° et 3° escadron, qui sont sous le commandement du Sergeant Mc Keen, tentent à plusieurs reprises d’atteindre le pont, mais ils sont à chaque fois repoussé par le feu de l ‘artillerie. Ils doivent attendre le soir. Vers 19 heures, les spécialistes en explosifs du Capitaine Rice et du Sergeant Mc Keen laissent approcher un camion chargé de dynamite jusqu’au pont. Pendant quinze minutes, l’artillerie tire deux obus fumigènes par minute pour former un écran de fumée. Sous cette protection, 867 paquets de 25 livres d’explosifs sont attachés à l’arche du pont. Comme un jet de flammes , le pont saute en l’air. Un trou béant de sept mètres le rend inutilisable. NDLR: les premiers chars de Peiper étaient alors à 300 mètres du pont...
Archive.
Intégrale audio de l'émission-radio du 20 décembre 1984 à l'occasion du 40ème anniversaire. Ca commence par une vieille chanson et ensuite un bulletin météo du 20 décembre 1944 et après, un bulletin d'informations de ce qui se passe sur le front. Ensuite témoignages et autres musiques. Ce sont pour une grande part des témoignage de gens ayant vécu l'offensive sur place, ça a donc une valeur d'archive historique. Me reste à espérer que l'on ne me supprimera pas ces fichiers...
PS: j'ai bien fait de passer au mode audio voyez plutôt: j'avais encodé une vidéo avec ce fichier audio-ci, ça avait mis 2h30 pour encoder et 20 minutes pour uploader. Eh bien Youtoube l'a bloquée...Scheisse !
~~~~^_^~~~~
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Dernière édition par Dee Michael le Lun 23 Déc 2019 - 10:59, édité 1 fois