Musique

corin a écrit:

C'est pas faux !
Mais on a eu nos moments de gloire quand même !
Je ne connais pas tous tes secrets, mais je suis certain que ton ego n'a pas à se plaindre de toutes tes nombreuses réussites.

Disons que j'ai habitué mon égo à faire avec ce qu'on lui offre !



Car je n'ai jamais gagné de course de motos(juste une pole sans signification même si j'en suis fier), une amorce de carrière d'officier de marine où on m'appelait "le touriste" tellement j'étais 'assidu au travail', 4 années de football(155 matchs et 15 buts marqués en jouant arrière gauche), mais dans une équipe de vétéran dans laquelle à 36 ans j'étais le plus jeune(et le plus rapide à la course^^), quelques accords de guitare et de piano, matériellement rien de plus à lui offrir.
Qu'il se démerde mon égo.



Comparativement tu en as fait bien plus que je n'en ferai jamais.
Mais c'est pas dans le passé qu'il faut fouiner pour chasser la déprime, c'est dans le futur !
Et quand je serai grand, je ferai pilote d'avion !

Est-ce que je t'ai déjà raconté l'histoire des bougies "Champion" ?

Grand chanteur Mike Brant, mais ce n'est pas mon délire, ni ma culture.
Dis-toi, que le destin t'a plus épargné que Mike Brant,
et que tu ne te serais sans doute pas épanoui comme chanteur de charme,
tu as beaucoup trop de contentieux avec les groupies...

Concernant l'avenir Honoré de Balzac disait dans les "Illusions perdues":
"C'est souvent au moment où les gens désespèrent le plus de leur avenir que leur fortune commence."

à moins que tu préfères celle-ci:

Dee Michael a écrit:

Est-ce que je t'ai déjà raconté l'histoire des bougies "Champion" ?

Non je ne crois pas.

Ah oui la seconde est terrible !
Digne d'Audiard !!

Alors je vais la raconter(faut vraiment que je fasse un forum "Dany" !).

Alors ça se passait en 1975, sur le circuit "Jules Tacheny" de Mettet qui à cette époque était encore le terible "Diabolo" hélas aujourd'hui détruit par toutes les chicanes qu'ils ont construites dessus.

J'ai trouvé une image:


Mais bon c'est juste pour situer, rien à voir avec "Champion".

A cette époque, je participais au célèbre "Casque Samouraï", version belge de la fameuse "Coupe Kawasaki" qui révélà Patrick Pons et plus tard, Marc Fontant, deux pilotes français extrêment rapides.

Avec Christian Smeet, un liégeois lui aussi très rapide(bien plus que moi car il avait déjà depuis 1974 le record absolu de Nivelle sur une Kawa 250), on était comme les doigts de la main et on faisait préparer nos motos dans le même garage. Mais on était aussi un peu fou-fou et prêts à tout pour grappiller quelques dixièmes(chronométrage manuel !) si ça ne coûtait pas trop cher !
Surtout qu'on savait bien que quelques pilotes n'étaient pas très honnêtes et on était bien décidé à ne pas se laisser faire.

Et on était donc là, à Mettet, pour deux manches de la coupe Kawa.
Je me promenais dans le paddock après les essais qualifs où j'avais été mal placé et je vois soudain un stand Champion au milieu du jeu de quilles...Il y avait des pilotes comme Pons, Korhonen ou Read dont les mécanos allaient là se ravitailler là en bougies et je voyais bien que personne ne payait !

Une sombre idée germe alors dans mon esprit et je me dis qu'avec des bougies course officielles Champion(je n'avais que des bêtes NGK d'origine...), ma Kawa allait cracher le feu et je pourrais remonter devant Christian.

Ne doutant de rien, j'attends que le stand se vide(je suis très timide...) et j'arrive près du technicien Champion. Je demande "3 bougies svp"...
Le gars me regarde avec un sourcil levé en se disant sans doute "qui c'est ce guignol ?" et me dit "Trois ?"...

Bah oui, toutes les motos de ce temps-là était soit des bicylindres soit des quatre cylindres...
Je confirme le trois et il me demande pour quelle moto c'est...
Ennuyé le timide...
J'esquive la question et je confirme ma demande.
"Bon comme vous voulez" qu'il me dit "mais je ne vous garanti rien"...

Garantir, garantir...Garantir quoi ? Du moment que je les ai pour rien, c'est l'essentiel !
Et tout content je m'en reviens monter ces trois merveilles sur ma Kawa.

Aux qualifs suivantes, l'après-midi, je fais chauffer le moteur et pars faire un tour.
Quand on regarde le dessin du circuit, on comprends que même sans pousser c'est toujours à fond.
Avant même d'avoir fait un demi-tour, perte de puissance brutale...
Je rentre, et je démonte les culasses: piston troué !

Je ne savais tout simplement pas que ces bougies de course était plus puissantes et elles ont fait chauffer trop fort la tête du piston !!

Depuis, j'ai toujours acheté mes bougies.

Les premiers musiciens noirs que Bernard de Bosson m'avait présenté aux "Trois Maillets" et que j'ai eu la chance de côtoyer souvent à Paris: Willy Dixon à la basse, Memphis Slim et Matt ''Guitar'' Murphy avec sa Gibson ES 345
https://www.youtube.com/watch?v=jaanoFEK_zU

Moi aussi, à chaque fois que j'ai pris ce genre d'initiative, ça s'est mal terminé, un moteur neuf de KX explosé à cause d'un carburateur à gicleur de pointe non approprié,
ou un KTM anémique à cause d'une huile non adaptée dans le mélange trop élevé;
après ça j'ai préféré laisser faire les pros et quand tous mes concurrents faisaient de la mécanique sans arrêt,
moi j'arrivais sur les circuits les mains dans les poches, le seul pilote de kart du moment avec des sponsors (on m'avait surnommé Bernie à cause de ça ou de mes lunettes de soleil/vue)
ainsi j'ai pu commencer à faire des poles et à gagner des courses;
y compris une très importante course de ligue à Laval sur le mouillé devant les stars du moment multi champions: Patrice Mich et Eric Gassin qui étaient verts de rage de se faire battre par un poireau comme moi...

Bernie, lol.

Sans être mécanicien de formation, j'avais décidé de faire ma mécanique tout seul après avoir constaté que le garage bichonnait celle de Christian au détriment de la mienne. Pour Chimay, circuit ultra rapide, ils m'avaient mis des rapports infiniment trop court. Résultat de ma toute première qualif: dernier à plus de 30 secondes...
Tellement dégoûté que j'ai repris le chemin de la maison et même pas fait la course...

Mais par la suite, j'ai donc du me débrouiller. Dans l'intersaison 75-76, j'avais squatté le garage familial au grand énervement de mon père qui devait laisser sa voiture dehors. Toute ma Kawa était en pièces détachées étalées par terre...

Au printemps, quand j'ai eu tout remonté, je fais un essai. Je revois encore, c'était un samedi jour où le brasseur passait. Je me laisse descendre dans la cours pour lancer le moteur(kick enlevé pour moins de poids) mais sur les graviers, ça ne prend pas. Le brasseur me voit et crie "attend je vais te pousser !" !! Et sur le dur, directement le moteur démarre, affûté comme une horloge et j'en profite pour faire un beau wheeling pour remercier le brasseur.

Plus tard j'ai appris par ma mère que mon père était planqué derrière la fenêtre et que, quand il a entendu le moteur tourner, il a dit "oh elle démarre !" !
Quelle confiance il avait en moi hein ?



Mais c'est pas tout. Parce que si j'avais remonté la moto complètement, il me manquait quand même un truc essentiel: je n'avais pas reçu mes patins de freins de chez Ferrodo !
Je n'avais donc aucun freins et je ne me souviens de ça qu'une fois arrivé en 6ème...
Là, t'es mal, surtout qu'au bout c'était le fameux Thier de Glons, une pente raide à 6% de moyenne avec un moment à 12%...
Très mal...

Je pose mes pieds par terre pour tenter de ralentir mais à cette vitesse autant souffler en arrière.
Gaz coupé, ça ralentissait mais pas assez et le Thier se rapprochait de plus en plus...
M'enfin non, c'est pas possible, je vais pas me casser la gueule bêtement comme ça !
Et je repose les pieds au sol, cette fois en appuyant très fort.
Ca semblait marcher mais quand j'ai commencé à avoir chaud sous les pieds, j'ai compris que je n'avais plus de semelles...
Et elle avançait encore !
Le Thier était là, elle accélérait maintenant et je n'avais plus RIEN pour l'empêcher de dévaler !!
Il ne me restait qu'à espérer.
Et j'ai eu de la chance, aucun trafic. je me suis laissé descendre en essayant de ralentir contre l'énorme trottoir mais je suis allé tout en bas avant de pouvoir m'arrêter...

Je suis remonté ensuite au moteur, mais vraiment très lentement !

Heureusement pour moi, je me suis mis à faire de la compétition beaucoup trop tard, j'avais déjà 32 ans passés et ce genre de conneries on ne les fait plus depuis déjà plus d'une quinzaine d'années

A l'âge où tu commençais les courses de motos, je n'avais pas une seconde de libre entre les concerts avec plusieurs groupes chaque week end, les tournages de films en semaine
et surtout mes études où je n'assistais pas souvent aux cours mais qui m'ont quand même permis après mon bac obtenu malgré tout avec mention
et pour faire plaisir à mes parents
de décrocher une thèse de 3e cycle à la Sorbonne (EHESS) avec comme directeurs de thèse les immenses sociologues Edgar Morin et Claude Lévi-Strauss,
ma thèse de 300 pages portait sur les pèlerinages musicaux (Woodstock, Wight, Monterey et sur ce sujet, j'étais incollable)
mais aussi au concours d'admission à l'IDHEC, (la plus grande école de cinéma au monde), 4000 participants au concours chaque année et seulement 10 reçus dans la section réalisation
Je ne sais pas comment j'ai fait pour être reçu, mais avec Jean Pierre Melville et Roman Polanski comme examinateurs à l'oral, ça s'est super bien passé, car en maths et physique j'étais nul à chier, mais comme je n'avais pas choisi la section caméra, ils n'ont tenu compte que de la partie scénario... avec des examinateurs plus stricts, j'aurai certainement été recalé